Près de 90 ans après la disparition d'Amelia Earhart, une image satellite pourrait enfin apporter des réponses. Une tache suspecte a été repérée sur l'île de Nikumaroro dans le Pacifique, ressemblant étrangement à l'avion de l'aviatrice, le Lockheed Electra 10E. Une nouvelle expédition est prévue pour tenter d'identifier cet objet et, peut-être, résoudre l'un des plus grands mystères de l'aviation.

Amelia Earhart n'était pas une aviatrice comme les autres. Connue pour être la première femme à avoir traversé l'Atlantique en en solo en 1932, elle est rapidement devenue une icône. Son audace ne s'arrête pas là : en 1937, elle se lance dans un défi encore plus grand. Celui de faire le tour du monde en avion.
Avec son navigateur Fred Noonan, Amelia Earhart décolle de Miami en juin 1937 à bord de son Lockheed Electra 10E. Après plusieurs escales, le 2 juillet 1937, alors qu'ils devaient se poser sur l'île de Howland, leur communication radio devient erratique. Le dernier message reçu indique qu'ils sont au-dessus de leur destination mais ne parviennent pas à les localiser et que leur carburant diminue. C'est le dernier contact avant leur disparition totale.

L'hypothèse la plus probable est que les deux aviateurs aient réussi à atterrir sur l'île de Nikumaroro, située à 1600 km des Fidji, mais qu'ils n'aient jamais réussi à en repartir. Cette théorie est soutenue par le TIGHAR (The International Group for Historic Aircraft Recovery), une organisation spécialisée dans la recherche d'avions historiques. Dès 1989, plusieurs expéditions ont été menées sur l'île. Les indices trouvés, comme des ossements potentiellement ceux d'Amelia, une chaussure de femme et un sextant, ont renforcé cette piste, mais l'avion lui-même restait introuvable.
Une nouvelle piste grâce à une image satellite
En 2020, une photo prise par satellite en 2015 a relancé l'affaire. Elle montre une forme étrange, partiellement immergée près de la péninsule de Taraya sur l'île de Nikumaroro. Cette tache serait apparue après le passage d'un cyclone. La Purdue Research Foundation, qui avait financé le tour du monde d'Amelia Earhart, s'est associée à l'Archaeological Legacy Institute pour analyser cette image. En comparant cette tache avec des archives et des images satellites plus récentes (2016-2024), ils ont constaté qu'elle était présente à différentes époques.
Une nouvelle expédition pour élucider le mystère
Malgré l'optimisme de la Purdue Foundation, certains chercheurs, comme Rick Gillespie du TIGHAR, restent prudents, rappelant que des recherches précédentes avec des détecteurs de métaux n'avaient rien donné sur cette zone. L'Archaeological Legacy Institute a répondu que les détecteurs n'auraient peut-être pas été efficaces sur ce type de fond marin. Une nouvelle expédition, menée conjointement par la Purdue Research Foundation, l'Archaeological Legacy Institute et le TIGHAR, est donc prévue pour le 5 novembre. Une petite équipe se rendra sur cette île difficile d'accès pour identifier le "Taraia Object".
Les premières observations se feront de manière non intrusive. Si l'objet est confirmé, des fouilles sous-marines seront entreprises pour trouver des artefacts. Une station de recherche pourrait ensuite être installée pour les phases suivantes du projet : des fouilles archéologiques à plus grande échelle et, potentiellement, la récupération des restes de l'avion. Si le "Taraia Object" s'avère être le Lockheed Electra 10E, le mystère de la disparition d'Amelia Earhart pourrait enfin être résolu après 88 ans.