Piloter en hiver : les risques de la saison à ne pas sous-estimer
À l’approche de la saison froide, les pilotes d’ULM et d’appareils légers doivent redoubler de vigilance. Brumes, givrage, conditions de pistes dégradées : autant de facteurs qui rendent le vol plus exigeant et plus risqué.

Avec la fin de l’été, l’automne puis l’hiver installent progressivement leur lot de contraintes météorologiques. Froid, brouillard, humidité, journées raccourcies… autant d’éléments qui affectent directement la pratique du vol.
Experts et instructeurs rappellent que cette période doit être l’occasion, pour chaque pilote, de réviser ses connaissances et d’adapter sa préparation. Car l’hiver multiplie les vulnérabilités.
Brumes et brouillards : un danger invisible
Les brumes matinales ou de fin de journée, fréquentes dans les zones humides, réduisent rapidement la visibilité. Routes, villages ou forêts deviennent flous, les repères visuels disparaissent. Le risque de désorientation et de collision avec un obstacle augmente fortement, notamment lorsque le soleil rasant complique encore la perception. Un brouillard soudain, en particulier en fin de journée, peut même rendre l’atterrissage ou le retour à la base impossibles.
Voler par forte chaleur : un danger bien réel à ne pas sous-estimer
Avec l’élévation des températures estivales, les performances de vol des ULM et des avions légers peuvent être significativement dégradées. Trop souvent négligé, ce facteur peut pourtant compromettre la sécurité du pilote et des passagers.
Pistes glissantes et roulage délicat
En hiver, les pistes se transforment souvent en véritables pièges : sol détrempé, boue, flaques, neige ou givre réduisent l’adhérence. Les phases de roulage, de décollage et d’atterrissage deviennent particulièrement critiques.
Un freinage inefficace ou le blocage de roues par accumulation de neige peut rapidement dégénérer. Les pilotes doivent aussi rester attentifs à la température du moteur et prévoir une maintenance adaptée à la saison.
Le risque de givrage, ennemi silencieux
Le givrage carburateur est l’un des dangers majeurs de la saison. L’humidité et le refroidissement de l’air peuvent provoquer la formation de glace dans le carburateur, réduisant la puissance moteur jusqu’à l’arrêt complet.
Autre menace : le givrage cellule. La glace qui s’accumule sur les ailes dégrade les performances aérodynamiques et augmente la vitesse de décrochage. Dans les cas extrêmes, le parachute de secours reste l’ultime solution.

Préparation et décision : la clé de la sécurité
La sécurité commence bien avant le vol. Visite pré-vol méticuleuse, batterie vérifiée, respect du temps de chauffe moteur et consultation attentive des bulletins météo (Metar, TAF, Sigmet) s’imposent.
Le froid affecte aussi le pilote lui-même : perte de dextérité, hypothermie, baisse de vigilance… D’où l’importance d’un équipement adapté : gants isolants, sous-vêtements thermiques, vêtements chauffants.
Et surtout, face au doute, la règle reste claire : mieux vaut renoncer que de s’exposer inutilement.