Grève des personnels de cabine d’Air Canada : pourquoi les vols restent au sol
Depuis samedi 16 août, environ 10 000 hôtesses et stewards d’Air Canada, représentés par le Canadian Union of Public Employees (CUPE), sont en grève, paralysant une partie des opérations de l’entreprise, notamment les vols d’Air Canada et de sa filiale économique Rouge. Voici les raisons clés de cette mobilisation historique.
Les négociations entre Air Canada et le syndicat, en cours depuis plusieurs mois, ont échoué. Le contrat de travail précédent, d’une durée de 10 ans, avait expiré en mars 2025, et 99,7 % des membres du syndicat avaient voté en faveur d’un droit de grève.
Face à cela, Air Canada a proposé une hausse globale de la rémunération de 38 % sur quatre ans, incluant salaires, régime de retraite et avantages sociaux. Mais pour le syndicat, cette proposition ne compense pas l’inflation ni les conditions réelles de travail. De fait, cela représenterait seulement environ 17,2 % d’augmentation des salaires de base, laissant les nouveaux employés sous le salaire minimum.
Un point majeur alourdit l’impasse : le travail non rémunéré au sol, qui comprend le temps de pré-embarquement, d’embarquement, de débarquement et toute préparation au sol n’est pas actuellement payé. Selon les syndicats, cela représente environ 35 heures de travail non rémunérées par mois pour chaque personnel. Aux États-Unis, plusieurs compagnies (American Airlines, United, Delta) compensent désormais partiellement ce travail au sol. Le syndicat réclame donc une mise à niveau de ce côté aussi.
Le gouvernement fédéral, craignant les conséquences économiques d’un tel arrêt, a ordonné un arbitrage contraignant et la reprise du travail. Malgré plusieurs ordres successifs, dès le dimanche 17 août, le syndicat a refusé d’y obéir. Le syndicat va jusqu’à affirmer que ses leaders sont prêts à aller en prison plutôt que d’abandonner la lutte.
Un bras de fer qui paralyse le transport aérien
La grève survient à la pointe de la saison estivale, exacerbant les perturbations. Jusqu’à 130 000 passagers par jour sont affectés par les annulations massives. Cela représente environ 2 600 vols, pour un impact global estimé à plus de 500 000 voyageurs.
Après plusieurs jours de confrontation, des négociations avec médiateurs ont repris lundi soir à Toronto. Dans l’intervalle, la ministre du Travail, Patty Hajdu, a ordonné une enquête sur ces tâches au sol non rémunérées, intensifiant la pression.