Le Boeing 777X, prévu initialement pour 2020, voit son entrée en service une fois de plus retardée. L’avionneur américain annonce que la commercialisation du très attendu gros-porteur n’aura pas lieu avant le premier trimestre 2027, aggravant la frustration des compagnies clientes et accentuant la pression concurrentielle sur Boeing.

Dévoilé en 2013 au salon de Dubaï, le 777X devait marquer l’ère du renouveau pour les gros-porteurs Boeing. Mais après plusieurs reports successifs (2020, puis 2025), l’horizon a de nouveau reculé à 2027. L’année 2024 a été marquée par la découverte de microfissures sur des pièces critiques lors des essais en vol, entraînant une suspension temporaire des tests.
En outre, la grève de plusieurs semaines dans les usines Boeing, conjuguée à des processus de certification renforcés suite à la crise du 737 MAX, explique la durée inhabituelle d’attente. À ce jour, aucun nouveau problème de sécurité n’a été signalé, mais la certification reste exigeante.
Conséquences pour les compagnies aériennes et le secteur
Lufthansa, premier opérateur désigné du 777X, a ajusté son calendrier de modernisation de flotte. D’autres compagnies, notamment Emirates, devront patienter encore plusieurs années avant de recevoir l’appareil. Ce glissement favorise l’Airbus A350, perçu comme le principal concurrent, déjà en service et mieux positionné en termes de délais de livraison. Pour rappel, depuis sa mise en service, Airbus a déjà livré plus de 630 exemplaires de son A350.
Emirates espère recevoir ses premiers Boeing 777X d'ici début 2027
Le président d'Emirates, Tim Clark, a exprimé un optimisme prudent quant à la réception des premiers Boeing 777X de la compagnie d'ici début 2027. Cette déclaration intervient après plusieurs années de retards accumulés dans le programme de développement de l'avionneur américain.
Impact sur Boeing et perspectives du marché
Les retards s’inscrivent dans une série de difficultés majeures pour Boeing ces dernières années : la crise du 737 MAX, les problèmes du 787 Dreamliner et la pandémie ayant perturbé la chaîne d’approvisionnement. Sur le plan financier, la facture du retard pourrait grimper entre 2,5 et 4 milliards de dollars selon des analystes.
Lors du prochain salon aéronautique de Dubaï, Boeing risque de rencontrer un climat de négociation compliqué, tandis qu’Airbus pourrait renforcer sa position de leader sur le segment des gros-porteurs. Pour Boeing, la réussite commerciale du 777X, dépend désormais de sa capacité à tenir ce nouveau calendrier et regagner la confiance du marché.